Etapes 3 et 4

Etape 3

Samedi 5 juin

De Aïnhoa à Bidarray

 

Lever : 6h Départ : 6h40 Arrivée : 14h39 Durée :7h59

Asc : 1070m

Desc : 950m


Aïnhoa dans un déchirement de brouillard

Départ du camping, tout le monde dort encore (y compris le petit jeune qui est arrivé alors que j’avais déjà éteint les feux. C’est celui qui m’a doublé avant Olhette alors que j’avais déjà posé la tente et que j’ai croisé tôt le matin à son réveil…) Les deux hollandais qui étaient au gîte : pas de nouvelles.

Montée jusqu’à la chapelle Notre Dame de l’Eglantine avec ses trois croix et son cimetière perdu qui émerge du brouillard… « Vous, ici, dans les épines ! »… c’est la traduction du nom basque de cette vierge apparue y a des lustres : Arantzazu a Onate.


Notre Dame de l'Eglantine

Belles ambiances, belles enfilades de cols, belles vues superbes comme celle de la Rhune qui émerge de la brume matinale.


La Rhune, au loin, qui émerge du brouillard

Fin d’après midi : je viens de voir arriver le petit jeune ainsi que les deux hollandais. Apparemment, ils ont marché ensemble aujourd’hui. Moi, je me suis arrêté au premier gîte que j’ai rencontré : trop chaud pour continuer. Putain, que j’ai eu soif aujourd’hui. A toutes les sources rencontrées, je me disais : bon, je remplirai mes gourdes à la prochaine pour finalement me trouver à sec jusqu’à une ferme dans la vallée du Bastan… un paysan bourru me dit juste « Oui ! » quand je lui demandais si je pouvais utiliser son robinet. Et ensuite, une longue tirée de macadam jusqu’au gîte de Bidarray.

Globalement, c’est une sacré belle étape avec une descente impressionnante dans le ravin juste avant la grotte du Saint Qui Sue et le festival de vautours dont certains planant pratiquement à ma hauteur. Et cette grotte où je me suis essuyé la figure dans la mousse ruisselante tant j’avais chaud et soif. Et le Saint qui Sue niché dans le noir tout au fond : une stalagmite polie avec toutes les mains qui s’y sont frottées.


La grotte du Saint qui sue

On en deviendrait presque mystique avec tous ces endroits, le cimetière du matin, la vierge de l’aubépine, le saint qui sue et tous ces endroits du même genre rencontrés dans toutes les montagnes que j’ai parcourues. Pas un mysticisme religieux mais un respect et une compréhension de la magie que dégagent certains lieux et que la dévotion populaire s’est appropriée en les habillant de croix, de légendes, de bouquets désuets… et qui accentuent encore leur côté mystérieux et attachant.

Très venteuse la terrasse du gîte juste en face de la salle communale où se déroule une fête : musique basque et éclats de rires… Plus loin, au fronton du village, une école de pelote fait jouer des petits jeunes sous le regard fier des papis.

Etape 4

Dimanche 6 juin

De Bidarray à St Jean de Baïgori

Lever : 6h Départ : 6h40 Arrivée : 13h Durée : 6h15

Asc : 1010m

Desc : 1015m

Seul le petit bonhomme à charrette et son équipement du parfait petit allumé du pèlerin de St Jacques de Compostelle se lève en même temps que moi.

Départ sous un ciel un peu chargé et lente montée bien raide vers le « petit col avec une bergerie en ruine » enfin, je crois, car à partir de maintenant, c’est le crachin, le brouillard puis un vent d’enfer. Ca commence à mouiller vraiment, à faire froid et on n’y voit goutte et pas seulement à cause des lunettes trempées… et je suis toujours en short et t-shirt… finalement j’enfile mon imper mais je reste en short, la flemme de tout sortir du sac.

Et je grimpe, le nez sur les balises. Un premier trailer me double : « ça mouille ! » Il me recroise quelques mètres sous la cime d’Iparla. « Vous y êtes presque ! » On discute deux minutes interrompu par le tonnerre, les éclairs. La pluie redouble mais bizarrement le vent a bien faibli.

« Panorama époustouflant » dixit le topo guide… il n’ y a que l’ambiance à être époustouflante !


Les crêtes d'Iparla

Deux autres trailers me doublent en descendant Iparla et me conseillent de quitter les crêtes au col d’Harrieta et de descendre sur Urdos (c’est la variante proposée par le topo guide qui est bien imbibée à l’heure qu’il est).

Une petite tente est montée au col et moi j’entame la descente vers Urdos (env. 1h40) à travers bois et brouillard. Je croise un ghros groupe qui monte et me demande des nouvelles de la météo... pas besoin d'être spécialiste pour voir que ça ne va pas s'améliorer !

Urdos… j’ôte mon imper et le protège sac. La pluie a cessé mais on se caille dès qu’on arrête, je suis bien trempé. Macadam jusque St Etienne de Baïgori et je termine au gîte de Lesparre. Pas grand monde… une bonne douche, une sieste.

17h51 : un petit goûter. Mes godasses sont trempées, pas sûre qu’elles soient sèches pour demain malgré la technique du papier journal. La météo des jours à venir ne semble pas terrible ! Confirmation sur l’Ipod du proprio : demain ça devrait aller mais après…