Etape 37

Vendredi 9 juillet

Barrage des Bouillousses au refuge de l'Orry

 

Lever : 6h40 Départ : 7h25 Arrivée : 15h20 Durée : 7h55

Asc : 745m

Desc : 950m

Petit dèj sympa à l’hôtel où je suis le premier à attaquer… mais ça devient une habitude !

Et c’est reparti. Descente sans grand intérêt… Bolquère et sa supérette où je refais mon ravitaillement… col de la Perche… la Cabanasse et sa belle marchande ambulante de fruits à qui j’achète trois figues… Planès où je profite de l’ouverture de sa célèbre église triangulaire pour y jeter un coup d’œil… et enfin la cabane de l’Orry.

J’ai quand même rattrapé le mec dont je suivais les traces depuis plusieurs jours. Il a été un peu surpris de savoir que je pistais ainsi la marque de ses semelles au dessin reconnaissable. Il a regardé sous ses pieds, m’a regardé moi… il n'a pas eu l’air d’apprécier à sa juste valeur cette anecdote… tant pis pour lui, c’était un vieux con du Jura.

Cabane de l’Orry où j’ai passé la fin de la journée en compagnie du berger et de son chien. Assis sur un banc devant son refuge, on a parlé de tout et de rien, tendant l’oreille pour essayer de repérer ses trois vaches qui manquaient à l’appel. Il me raconte sa vie, sa femme qui monte quelquefois avec lui, son chien qui attend la nuit pour rentrer dans la cabane, et qui m’apporte des bâtons… fin de journée en harmonie avec le monde… Le brouillard monte, descend, le ciel bleu n’est pas loin et l’orage de tout à l’heure a l’air de s’être dissous.

 

Etape 38

Samedi 10 juillet

Du refuge de l'Orry à Mantet

Lever : 5h25 Départ : 6h06 Arrivée : 14h30 Durée : 8h00

Asc : 1400m

Desc : 1600m

Le ciel rosit, quelques étoiles encore allumées et des traînées nuageuses qui s’étirent un peu au lointain… tout est tranquille et je m’affaire aux gestes et rangements mécaniques du matin pendant que l’eau chauffe pour le café. Je les adore ces moments : les gestes sont lents, mesurés et précis, pas de surprises, chaque chose est à sa place et les actions s’enchaînent les unes aux autres dans un rite de nomade où le stress n’est pas de mise.

Beau col Mitja mais belle grimpette aussi pour y parvenir ! Sur un replat avant le col, un gars s’étire et se réveille : il a dormi dans un orry et je lui promets les croissants pour la prochaine fois… Rires qui s’égrainent dans l’air limpide et si sonore des petits matins en montagne.

Au col, reste d’anciens monte-charge avec des troncs balaises, blanchis par les vents. J’aime lire ces traces.

Descente ribouldingue jusqu’au refuge Carança où je me paye un coca avant d’attaquer le Col del Sol. Profil un peu ariégeois, cette journée… ça monte et ça descend, rien d’autre. J’arrive au col avant un groupe de scouts belges croisés dans la montée.


Au loin, le Col Mitja

Je me perds un peu dans la descente sur Mantet et c’est la voix du groupe de scouts qui me remet sur la bonne piste. Je les dépasse, ils me dépassent… et les yeux tout allumés d’un des jeunes : « une fois dans ma vie, je voudrais faire comme vous, le GR10 en entier ! » ça vous gonfle le moral des petites phrases comme ça, même venant d’un belge…

Gîte de la Cavale à Mantet, beaucoup de monde, mais c’est quand même mieux que le bel orage qui vient de nous tomber dessus. Liaison téléphonique avec Laurent et Albé qui sont sur une crête du Mercantour... La magie du téléphone portable.

Les gîtes avec plein de monde, c’est vraiment pas mon truc… je vais faire bivouac jusqu’à la fin.