Etape 35

Mercredi 7 juillet

Du Lac Bleu à la Jasse de Pressassé

Lever : 5h50 Départ : 6h16 Arrivée : 13h40 Durée : 7h24

Asc : 985m

Desc : 1380m

Beau et sec au réveil : à 6h, le ciel est superbe. Je crois que mon dernier beau lever de soleil date du premier bivouac après Luchon, c'est-à-dire il y a 10 jours ! Faut dire que cette nuit, le ciel étoilé était digne des ciels nocturnes qu’on peut admirer en montagne… mais qu’on apprécie difficilement sous tente car ça caille.


Le soleil se lève sur le Lac Bleu

La montée vers la crête à 2400m se fait à la fraîche - tant mieux - je pense aux deux gaillards d’hier soir qui ont du bien y transpirer. Belle lumière sur le lac Bleu.

Superbe crête, belle descente dans des vallons bien sauvages avec des restes de moraines fossiles parcourues par quelques isards, tout ça baignant dans la lumière dorée du matin qui sature toutes les couleurs… un régal !


Plein soleil sur la crête de Lhasse

Un troupeau de chevaux noirs de Mérens pose pour la photo.


Des chevaux de Mérens dans le vallon du Mourguillou

Mérens : arrêt bistrot (1 bière et 1 coca) et petit tour à l’épicerie. Casse croute au pain frais et jambon à la sortie du village. Remontée de la vallée jusqu’à la Jasse de Pressassé où je plante la tente.


Eglise romane à la sortie de Mérens les Vals

Petite ballade ensuite vers l’amont du torrent jusqu’à une petite retenue d’eau (captage sans doute) : l’eau tombe dans une conduite. A proximité, une galerie s’enfonce dans la montagne. Ca grouille de mouches et de moustiques.

Fin d’après-midi pantruche et sereine. Petit feu le soir : les moustiques attaquent. Pas beaucoup de bois dans les environs.


Bivouac à la Jasse de Pressassé

Etape 36

Jeudi 8 juillet

De la Jasse de Pressassé au Barrage des Bouillousses

Lever : 6h35 Départ : 7h20 Arrivée : 16h12 Durée : 8h52

Asc : 1185m

Desc : 1000m

Ce matin, la tente n’était pas couverte de rosée… fait suffisamment rare pour le souligner ! Petit dèj aux BN puis montée vers la Porteille des Bésines et j’inaugure le dernier topo guide…

Ca sent encore la fumée dans les bois mais aucune trace du feu dont j’ai vu la fumée hier soir… Beau col, comme le seront d’ailleurs les deux autres à venir, dans la journée. Je croise trois randonneurs dans la descente  : ils ont fait le GR10 il y a deux ans en entier et d’une seule traite… on n’est pas nombreux dans cette « confrérie », enfin, j’y suis pas encore. Ils étaient partis d’Hendaye un 3 juin, comme moi et sont arrivés à Banyuls le 20 juillet… on est le 8… bouclerai-je le parcours en 12 jours ? Ils ont eu un temps exécrable…

Arrêt café au refuge des Bésines, désert… une fille fait le ménage et m’apporte un bon bol de café.

Le col de la Coma d’Anyell est vraiment beau, ambiance très sauvage et minérale pendant la montée. Paysage lunaire et fantastique sur l’autre versant et une vue plongeante sur le lac de Lanos.


Sous le Clotes de Bésineilles

Tout en marchant, je tire des plans sur la comète et me dit que, finalement, passer la nuit dans la cabane au pied de la Portella de la Grava, ça serait pas mal… le temps est beau, le coin sublime, c’est bien tentant comme idée… mais finalement, la cabane est prise d’assaut par un troupeau de chevaux qui n’a pas l’air de vouloir me laisser accéder à la porte. Je me fraye un chemin au milieu des bestioles en poussant croupes et encolures et en criant des « heï, Heï… ». La cabane est occupée par un berger !! Tant pis… le col de la Portella de la Grava est là devant moi… faut y aller : ça sera quand même le troisième col entre 2300 et 2400m de la journée !

Petite pause en haut du col où je vois passer deux femelles isards avec des petits… ils m’ont pas vu !

Longue, très longue la descente de la vallée de la Têt… assez marécageux et je n’ai vraiment pas envie de me repayer une soirée « moustiques » comme hier soir. Je décide donc de pousser jusqu’au barrage des Bouillousses où l’idée de trouver un hébergement en dur me galvanise, les dernières longueurs sont dures… Le lac a l’air d’être un haut point touristique… de nombreuses familles se promènent et se dépêchent un peu car le ciel se charge et devient très noir. Un gros hôtel impressionnant me tend les bras près du barrage… Sans remords, je prends la chambre et la ½ pension en prime… un peu de douceur si on veut ménager sa monture… Douche, sieste et je suis réveillé brutalement par de méchants coups de tonnerre et un superbe orage de grêle et de gros sel (comme dirait Giono… toujours le même bouquin qui m’avait filé les chocottes avec ses histoires de taureau…) Dehors, ça tonne en continu avec un putain de festival d’éclairs dans tous les sens !! Eh bien, je suis pas mal ici à regarder le ciel se déchaîner depuis ma fenêtre. Je pourrai être sous la tente : encore un coup du bon dieu des randonneurs !! Toujours là, celui là, pour se démmerder à me trouver des bons plans.

Mais c’est quoi cet orage ? Il n’était attendu que pour le weekend. Heureusement que pour demain soir, il y a une possibilité de passer la nuit dans la cabane de l'Orry, à environ 7h30… avec les pauses, on devrait pouvoir y être en 8h : c’est raisonnable.

Bonne bouffe et bonne nuit.