page précédente  

Le sentier européen E4 :

traversée de la Crète


Jeudi, 8 mai. Kastelli à Archanes

Dénivelé positif : 855m

Dénivelé négatif : 760m

Durée : 8h30

Petit déjeuner à l’hôtel avec un couple d’ornithologues français venus observer la migration de printemps vers le nord de l’Europe. Ils nous parlent des aigles, vautours et traquets motteux…

En quittant Kastelli, on s’arrête au super marché pour refaire quelques provisions. J’en profite pour récupérer mon smartphone… la patronne de l’hôtel nous a couru après pour me le rendre, je l’avais oublié sur la table ! Je l’embrasse pour lui faire oublier le regard lourd de reproches qu’elle me lance.

On quitte Kastelli pour une longue séance de macadam. Un peu avant Apostoli, une hollandaise s’arrête et propose de nous emmener un petit bout de chemin. C’est une offre qui ne se refuse pas. On lui parle de notre prochaine étape, le monastère d’Agarathou. Elle tient à nous y emmener en voiture car c’est un endroit qu’elle aime bien.
On ne se rend pas compte que nous serons obligés, plus tard, de refaire à pied une partie de la route en sens inverse … Mais elle avait envie de nous faire plaisir et la rencontre fut intéressante. Le monastère est bien restauré et respire le calme et la sérénité. Une famille de chats, un robinet qui goutte dans la cour et une communauté de popes en conciliabule…

A la sortie du monastère, on se lance sur les traces du E4 par un petit sentier qui descend dans un vallon, sur la gauche de la route.


Plus de balises, des chemins qui finissent en cul de sac… Le GPS va s’avérer bien utile. D’impasses en raccourcis, de macadam en improvisations souvent réussies, on finit par arriver à Astraki puis Mirtia. Le musée de Nikos Katsantsaki est hélas fermé.

On quitte le village en compagnie d’un petit chien qui nous suit un bon moment. Longue tirée de macadam qui se rachète par une vue fantastique sur un patchwork d’oliveraies, la mer en arrière plan. Les yeux fichés sur l’horizon, le pas est aisé sur cette route qui descend le long d’une croupe entre deux vallées. On profite un maximum de la vue sur ces champs qui partent à l’assaut du moindre relief.

La source promise ne sera pas trouvée, on décide donc de continuer… La traversée de la grande route venant d’Iraklio se fera un peu à l’arrache, au niveau d’un grand rond point qu’il faudra franchir en calculant bien son coup au milieu du trafic dense et rapide ! La vie du randonneur n’est pas toujours « un long fleuve tranquille » !

On attaque enfin la montée, toujours sur macadam, vers Ano Arhanes. Une voiture stoppe soudain à notre hauteur et la conductrice me demande si je suis bien Kuumiut, mon pseudo de géocaching ! Décidément, cette journée aura été riche en rebondissements. Il s’agit de Suzanna, une géocacheuse du secteur qui était au courant de notre passage à Arhanes où elle tient l’auberge Bakaliko. « Je vous attend à Arhanes », dit-elle. N’ayant pas ses coordonnées, on aura un peu de mal à la trouver dans ce bourg de 5000 habitants. C’est son mari qui nous retrouve sur la place du village… Embrassades, ouzo… il est trop tard pour s’en aller chercher un coin où poser la tente. On décide de manger à l’auberge de Suzanna et de dormir à la villa Oresti, endroit coquet et charmant en haut du village.

La soirée est agréable entre un couple de hongrois, des chants et des danses. Suzanna viendra nous rejoindre et nous donnera quelques infos sur la suite du parcours. Notamment qu’on va rencontrer des secteurs où le E4 ne sera pas très évident à trouver (on s’en était déjà rendu compte !) et que le sommet du Psiloritis n’était pas accessible la semaine dernière à cause de la neige encore présente.

Vendredi, 9 mai. Archanes à Agia Faneromeni

Dénivelé positif : 735m

Dénivelé négatif : 840m

Durée : 8h20


Ebenus cretica (Ebène de Crète, endémique)

Réveil de bonne heure, douche et départ sans mes bâtons que je ne retrouve pas ! L’auberge est encore fermée, impossible donc de savoir si je les ai oubliés ici. Tant pis, on ne peut pas attendre, l’appel du E4 est trop fort !

On quitte Arhanes en suivant la route qui monte vers le collège. C’est l’heure de l’école et ils sont nombreux à faire le même trajet que nous. A chacun son boulot…

Comme prévu, les balises sont rares. On en rencontre quelques unes par ci par là ou bien d'anciennes marques jaunes et noires à la peinture. De nombreuses géocaches sont placées sur notre trajet. Elles seront toutes bien utiles et nous indiquent la direction à suivre.


Une des rares balises...

Ce qui ne nous empêchera pas, malgré tout, de nous perdre très souvent. Ah ce roncier au sud du Mont Jouktas, ces pistes qui se terminent en cul de sac au milieu des champs, ces vignes qu’il faut traverser pour rejoindre une piste bétonnée qui ne mène nulle part… Mais le paysage est superbe et le prochain massif montagneux est dans notre ligne de mire.

Profitis Ilias, Kiparissos qu’on évite en suivant une belle petite rivière puis rude montée vers Vénérato. Arrêt au super marché et pause dans un kafenion tenu par un vieux bourru. Un client nous paie à boire. On ne parviendra pas vraiment à communiquer avec lui mais il est fier de sortir quelques mots, Hollande, Sarkozy, Paris Saint Germain …


Il faut avoir l'oeil !!

On assure le coup en faisant le plein d’eau à Kerasia . Un peu plus tard, on posera les sacs à côté de la chapelle d’Agia Faneromeni. Il y a de l’eau, de l’ombre, des tables et des bancs. On couchera à l’intérieur de la chapelle. Chic, pas de tente à monter, ce soir. Fin d’après midi tranquille à regarder passer un troupeau guidé par son berger, à me tailler un bâton pour remplacer les miens et à se faire une petite reconnaissance pour demain. La suite ne semble pas correspondre au trajet de la carte. Peut-être à cause du classement en réserve de ces gorges qui s’ouvrent à l’Ouest de la chapelle.